GNARLY, DUDE.

Je m'appelle Reef Kelly, fils légitime de l'écume et du soleil,  né de père inconnu, de mère... et bien ma mère c'est Maureen Kelly. Oui cette Maureen Kelly là. triple championne internationale de surf, aujourd'hui entraîneuse pour quicksilver, et non c'est loin d'être une chance, encore  moins un avantage, ou quoi que ce soit d'enviable ou même d'admirable.
Ma mère n'est qu'une putain d'égoïste qui choisira toujours de sacrifier ses fils pour une bonne vague. Mais si mau' n'a jamais su assurer en tant que génitrice, elle a au moins su produire trois bonnes choses dans sa vie, Keona, Malo et moi, et au fond c'est tout ce qui compte. J'ai grandi entre trois amours. Entre les trois plus belle choses que ce monde ai porté, mes trois raisons de vivre et d'exister, l'océan, mon aîné et mon cadet.

J'ai toujours aimé l'océan. Quand j'étais gamin je racontais à tous le monde que j'étais fiancé à la plus belle des vagues. C'est des connerie qui datent de l'époque des crottes de nez, mais tu sais au fond j'y crois toujours à cette histoire. Un jour je me laisserai embrasser par l'une de ces vagues gigantesques dont la puissance vous éclate le cerveau contre les récifs après une bonne demi-heure à tournoyer sous des centaines de mètres cubes d'eau salée. Et tu sais quoi ? je n'attends que ça, il n'y a rien de plus noble que de mourir en ridant. Ouai, j'ai toujours été amoureux de l'océan.

Et puisqu'un homme vrai ne peu en aimer qu'une seule de toute son âme, je n'ai jamais su y faire avec les filles. Parce que mon âme à moi, elle s'est noyée avec l'écume.
Bien sûr je sais comment ça marches d'un point de vue physique, dieu merci, aucun soucis de ce côté là, mais j'ai jamais rien compris au nanas, puis surtout à cet amour qu'elles attendent de moi.
J'ai eu une copine une fois. Elle était jolie Ariel avec ses cheveux soleil qui lui caressaient les reins, puis à virevolter sur nos skateboards on rigolait bien, mais au bout de quelques semaines, tout a changé.
Elle a commencé à m'observer avec cet air d'enfant punie et moi j'ai pas compris. D'ailleurs je comprends toujours pas, qu'est ce que j'ai foiré ? Qu'est-ce qu'elle attendait de moi ? J'ai jamais rien compris aux filles, à l'amour et à toutes ces choses-là. Puis quand elle a pleuré j'ai eu envie de pleurer moi aussi parce qu'une fille triste c'est pas joli, même pour ceux qui ne comprennent pas, alors quand elle est partie j'ai décidé que c'était fini tout ça, les filles, l'amour, c'est pas pour moi.
Les filles, l'amour, je comprends pas.