I AM ENFANT TERRIBLE

niquer ses rêves à coup d’planche sur le bitume. le soleil qui tape sur ton gros blouson noir. la tête qui flanche, les effluves d’alcool d’hier soir qui fourmillent encore dans tes veines. toutes ces filles. toutes ces filles qui chantent ton nom derrière les barrières et qui te veulent. elles ne savent rien. tu les prends comme tu prends ton joint tous les soirs, après minuit, aux heures bleues, quand enfin tout s'éteint, que les lumières ne sont plus projetées sur toi et que seulement les étoiles brillent dans le ciel noir. ce sont les soirs de fin du monde, de ceux qui s'éternisent, qui donnent l'impression que tout va disparaître. les soirs qui chantent et toi qui danse avec elle(s) sous les draps blancs.
t’es camé, défoncé, brisé, t’as plus qu’tes os pour te faire tenir debout. t’es blasé mais tu continues, parce que t’es le meilleur, qu’ils disent. tu t’enfonces dans un rien, dans ce néant qui  détruit chaque morceau de toi. ta rage est un hématome. ton corps est une blessure que tu nourris à coup de pilules blanches.

regarde! les caméras sont là. souris-leur. montre-leur comme t’es beau. fabrique-leur un tissu de mensonges comme tu sais si bien le faire. dis-leur comme ta vie est belle.

mais dis, tu leur diras un jour ? tu leur diras qu’au fond, t’es tout seul ?
tu leur diras que t'es pas qu'un connard sans sentiments ?
tu leur diras que t’es qu’un foutu orphelin, dis ?