c'est beau les lumières, les lumières de la ville,
mais c'est meurtrier, c'est cruel, ça gâche et ça cache, ça dissimule, viles menteuses qui ricanent, qui mangent les étoiles. pourquoi vous ne pourriez pas vous côtoyer, haut et bas, infini et éphémère, beau et belle, unies?
pas de survie, pas de règle sinon qu'offrir des sentiments aux petits hommes est devenu une joute de jalousie où les unes prennent un dessus stupide sur les autres, inclinées.
comme elle est déçue, mademoiselle douceur, mademoiselle ajeya, la tristesse embaume son coeur, alors pour se rassurer qu'une fusion de beauté en puissance semblable existe, elle va voir la mer,
son amie.
sur le sable, au bord de la bave océanique, il y a
un p'tit bonhomme, aux frontières de la vie: de loin on dirait qu'il oscille, qu'il sait pas quoi choisir (gauche ou droite, bien ou mal). il va tomber?
la détresse la prend et elle court, et ça lui fait du bien, tout, le hurlement de la brise dans ses oreilles, ses cheveux qui claquent derrière elle, les larmes qui commencent à glisser de ses cils. elle l'attrape par l'épaule et appuie dessus! fort, fort!
il s'assoit lourdement, poum, le bruit de ses fesses sur les grains humides qui sentent bon la nuit ronde. elle s'assoit à côté de lui et le regarde très sérieusement: tu allais faire quoi? tu crois qu'en tombant tu avanceras mieux?
gentille, naïve ajeya qui, un peu alcoolisée, ne comprend plus et ne sait pas s'il comprendra.