COLORS (CAMILY)

dans la nuit, il y a cami qui se déhanche entre les milliards d'étoiles et l'asphalte froid malgré cette chaleur étouffante qui emprisonnait l'australie. il y'a aussi sa cigarette qui se consume, et son extrémité qui semble imploser, illuminée par l'infinité de cendres brûlantes qui s'envolent au gré du vent pour rejoindre la voûte. aujourd'hui, cami avait décidé de faire la nuit avec ilyana. de danser en niquant toujours plus ses adidas, ou de rire aux éclats comme des adolescentes, ou juste regarder le monde tourner autour d'elles, peu importe, en fait, elle avait juste besoin d'une compagnie rassurante. c'est pour ça qu'on peut apercevoir à l'horizon cette fille à la tête surmontée par une cascade d'ébène déambuler dans les rues de sydney, pour finalement atterrir devant un grand immeuble, et y entrer, avant de se poster devant la porte d'entrée de l'appartement d'ilyana. meuf, t'es là ? il devait être au moins vingt-deux heures et quelque, et pourtant le ciel ne daignait pas se colorer de noir. il stagne entre un bleu lilas et un orange sanguin. (au canada, c'était pas comme ça) la porte s'ouvre. pas un bonjour, ni de banalités, ni rien. juste un grand sourire s'élevant jusqu'à ses prunelles un peu trop cernées par la dure journée. de toute façon, ces deux gamines se connaissaient tellement bien que se dire bonjour était carrément inutile.j'ai envie de sortir un peu en ville ce soir, tu viens ? elle avait pas le droit de dire non de toute façon. pour toutes ces soirée qu'elle a passé avec elle, pour toutes ses mains tendues, pour tout. elle pouvait pas lui dire non.  

la nuit arrive. la journée se tire. et ilyana ne sait pas trop quoi faire de cette seconde partie de sa phase d'éveil. toujours  à bouger, toujours à vivre, jamais elle n'a l'air de se poser. elle veut tout voir, elle veut tout vivre, ily, alors jamais elle n'ose rester enfermer dans son (bel) appartement, quel dit trop petit. pourtant elle a assez de place pour danser, pour tournoyer, pour faire voler ses cheveux. pour s'amuser à cache-cache, pour jouet à chat. elle peut y faire de belles fêtes, de beaux diners aux chandelles. elle peut y faire tout ce qu'elle veut, tout est à elle (ou plutôt à son père) et c'est pas toujours assez.
mais une tête brune vient lui faire oublier ses chagrins de filles trop gâtées. une main toque à la porte. une tête se dessine lorsqu'elle l'ouvre. et un immense sourire se grave sur le visage de la ruskov.
et c'est juste à ce moment-là qu'elle se rend compte que, si ça avait été quelqu'un d'autre, elle n'aurait pas été (vraiment) présentable. petite culotte et cheveux dans le vent.  mais c'est que cami, alors ça va.
ilyana lui fait de la place pour qu'elle puisse rentrer. et l'écoute d'une oreille plus qu'attentive. sortir, évidemment ! comment pourrait-elle dire non ? impossible. alors elle sautille autour de la canadienne. sans trop savoir quoi mettre.
faudra qu'tu m'aides à trouver quelque chose à mettre, alors...