bonjour (per)

Ça faisait pas si longtemps que t’étais là et, ça te faisait toujours bizarre. De te lever et de voir ce jardin immense, avec une piscine et, des rampes. Alors, ce matin, quand tu t’étais levé tôt, très tôt. Tu courrais, Per. Tous les matins. Au moins quarante minutes, ça faisait partie de ton entraînement. T’avais aussi fait quelques sauts sur ces rampes avant de te diriger vers la cuisine. Ton débardeur trop trempé de ta sueur, et ta planche sous le bras. C’était beau ici. C’était bien. Et puis, y avait la mer. Tu l’avais déjà vu. Ça oui. Mais, c’était tellement loin de ta ville natale. Entourée de déserts. Enfin, c’est donc un peu tout débraillé que tu t’étais glissé dans la cuisine, ne t’attendant pas à le voir. Ton coloc. Parce que souvent, vous ne vous croisiez pas trop. Toi avec l’école, l’entrainement à la piscine et, lui…avec sa vie. Surement. « Oh ! Salut. » Un petit sourire timide, les joues un peu rouges. T’étais gêné garçon. Parce que t’étais pas présentable et lui non plus. Tu le connaissais finalement pas encore trop et, c’était un peu gênant. Oui.

Tu rougis encore plus à sa remarque et, lui tournant le dos, tu baragouines quelques mots dans ta "barbe" que toi-même tu ne comprends pas. Mais, d’un autre côté, tu te rends bien compte, Per, que tu vas pas rester gêné comme ça tout le temps que tu vas vivre ici. Colocation. Tu sais bien que ce sera surement pas la première fois ni la dernière que tu le verras dans cette tenue. Surtout si en plus, il va à la piscine dans le jardin ! Alors, tu te ressaisis un peu, et, tu fais ton jeune homme un peu plus fort. Posant ta planche dans un coin avant de revenir à la cuisine, toujours aussi dégingandé. Tu souris un peu. « Du café, mais avec du lait par contre. S’il te plaît. » Oué, t’aimais pas trop ça, sans lait, ni sucre. Soufflant un peu, tu te laisses tomber sur une chaise, étendant tes jambes sous la table. Putain, t’étais mort. « Oui. Enfin, je suis allé courir puis, après, j’ai fait quelques petits tours sur les rampes. Dans le jardin. » Et tu te demandes un instant si t’as le droit… « Euh…enfin…ça pose pas problème ? » Et te revoilà, adolescent timide et confus. Vraiment, tu allais devoir prendre confiance en toi Per. Vraiment.