breezeblocks (per)

Elle est là, comme une seconde peau. Et bon sang, qu'est-ce qu'elle l'étouffe, cette putain de chaleur. Son corps est en fusion et Axelle, le pauvre Axelle, ne sait plus quoi faire. Un débardeur en moins et deux bouteilles d'eau fraiche sur la tête, l'anglais peine à bouger et se contente d'aller-retour pataud dans le bowl. Les plages sont noir de monde et après une journée tout entière à déambuler au cœur du festival, c'est du calme que le blond recherche.
Ce qui semble relativement stupide en fait, lorsqu'on décide de venir à Honolulu...
Mais peu importe. Axelle inspire, pose le pied sur sa planche et s'élance,
focalisé sur les bordures.
Le temps s'effrite tout doucement et lorsque le Dixon se décide à redescendre sur terre, le soleil semble taper moins fort. l'après-midi se meurt.
Axelle s'étire, attrape sa planche et tente, sans grand succès de sortir du bowl.
Ok, peut être bien qu'il est plus épuisé qu'il le pensait. Son (presque) mètre quatre vingt dix est un immense champs de coton.
Bon...Axelle gémit et balai le coin du regard. Il y a un grand type planté non loin de là et puisque le blond est trop fatigué pour interroger sa fierté, un sifflement passe la barrière de ses lèvres avant même que l'information arrive à son cerveau.
Hé, désolé de briser ton grand moment de méditation mais...tu serais ok pour m'aider à sortir de là ? Je suis...complètement mort. Qu'il dit, presque blasé. Et pour mettre toute les chances de son côté, Axelle tend les bras et sort son grand sourire de bêta. Celui-là même qui creuse ses joues de fossettes.

C’est les vacances, Per. Et toi t’es là, sous ce soleil de plomb alors que tes parents paraissent au soleil. Mais, la plage, t’avais plus trop envie d’y rester. Alors, le skate sous le bras, tu t’étais retrouvé à chercher. Un endroit pour en faire, t’amuser. Puisque pour toi, c’était vraiment du jeu. Pour l’instant. Parce que qui sait, peut-être qu’un jour ça irait plus loin. Mais, pour l’instant, t’avais la natation, et, ça te suffisait. Tu grandissais avec elle et, tu en devenais un champion. Un vrai. Un sourire un peu niait se glissa sur tes lèvres avant que tu ne le repères, cet endroit. Un peu abandonné en ce moment. Peut-être à cause du festival, t’en sais rien. Et puis, tu t’en fiches, Per.

Doucement, tu poses la planche au sol, doucement, tu y grimpes et, tu commences tes acrobaties. Tu débutes, Per. Alors, on le voit que parfois, t’es pas encore tout à fait à l’aise. Mais, ça t’amuse et te fait rire. Et, c’est l’essentiel.

Le souffle trop court, le dos en sueur, t’as fini par t’arrêter, une bouteille d’eau à la main. La vache, il faisait vraiment très chaud. T’étais pas habitué à ça. Ça te crevait. Une toux, un rire et, t’entends au loin une voix. Pendant quelques secondes, tu te demandes à qui on parle. Avant de te rendre compte que c’est à toi. Tu sursautes, te retournes rapidement et le vois. Le gars, allongé là, qui semble épuisé. Un peu comme toi, mais, en bien plus. C’est donc dans un petit trot que tu peux encore faire que tu vas vers lui, pour le saisir, de ton bras musclé. « Bah alors ! » Tu ris un peu en glissant le bras sur tes épaules pour le porter plus loin. « Fallait pas en faire tant ! » Tu le poses rapidement sur le sol, une fois sortit du trou et, rapidement, tu vas chercher ton skate et ta bouteille que tu lui tends. Parce que franchement, il en a plus besoin que toi. Puis, tu finis par te laisser tomber à ses côtés. « Fais trop chaud. »

Axelle, il hausse les épaules l'air un peu penaud. Bon, c'est vrai qu'il a l'air un peu con à attendre comme ça mais qu'est-ce qu'il y peut hein, si ses bras refusent de le porter ? ça n'empêche que son rire se mêle à celui de l'autre garçon. Et, tendit qu'il retrouve enfin la terme ferme, sa gorge vibre encore un peu. Il fait aussi chaud à l'extérieur du bowl que dedans et maintenant qu'il est sauvé, le blond ne sait plus trop ce qu'il devrait faire. Skater encore un peu ? s'en aller ? se tortiller jusqu'à son sac pour récupérer son haut ?
Ou juste rester ici...c'est bien aussi, oui, de rester ici.
Il plonge ses yeux verts dans ceux de l’inconnu et se décide enfin à souffler un merci au fait, du bout des lèvres. Axelle observe une seconde ou deux le bouteille d'eau que l'autre lui tend et réuni le peu de force qu'il reste dans ses bras pour rattraper. Ah, t'es un chic type. Il se redresse, avale quelques gorgées et soupire d'aise. Je sais bien que je devrais me ménager vu le temps mais...bon sang, c'est génial de s'éclater dans un environnement pareil, non ? avec le soleil, le sel dans l'atmosphère et la plage non loin d'ici. Ça change de Londres et ses nuances de gris. Ouai...je pense que je vais décéder d'une seconde à l'autre... Le Dixon se tourne un peu pour mieux l'observer et sourit, tendit qu'il se présente. Je m'appelle Axelle au fait. Il secoue la bouteille sous le nez du brun pour le lui rendre, un 38° au corps au lieu d'un 39.

Tu l’écoutes. Il semble à la fois bizarre et très sympathique. Alors, tu sais pas trop quoi en penser Per. Parce que toi, t’as tendance à être plutôt du genre timide, aux premières rencontres. Mais, y a son rire, son sourire. Et, tu te décides de te laisser porter. Un sourire sur tes propres lèvres. Oui, il a raison, c’est cool ici. Mais, tu te dis que ça va aussi ressembler à ça San Clemente. T’as regardé sur Google, pour voir des images, et ça ressemble un peu à ça. La mer, la chaleur. Tu te dis que tu vas être bien là-bas. Avant de revenir sur terre, au moment présent. « Bah repose-toi un peu ! La terre va pas arrêter de tourner t’sais. » Tu te moques pas vraiment, non. Mais, tu te dis qu’il aurait peut-être pas dû en faire autant. Et puis, t’as aussi peur qu’il te claque dans les doigts le con d’inconnu. Qui d’ailleurs se présente. Ah bah oui tient ! Tu ris. Tout seul. « Per. » Tu récupères ta bouteille et puis, tu lui serres la main. Avant de regarder un peu au loin, le détaillant du coin de l’œil. Il est beau, ce garçon.

Doucement, tu te laisses tomber en arrière, les bras croisés derrière ta tête. Toi, t’as décidé de te reposer et, tu le fais. « Ça fait longtemps, que t’en fais ? » Et puis, t’es en vacance ici et tu connais personne. Alors, autant essayé de profiter pour te faire un ou deux amis, non ?