balnéaire (soso)

le vent dans le dos et la lune dans les yeux. venice beach est calme sous la lumière des étoiles. les vagues s'échouent doucement contre les rochers, presque sans bruit, comme si elles avaient peur de réveiller la nuit. les roues de son skate s'usent sur le bitume encore tiède, font des va-et-vient circulaires dans le parc où il a l'habitude de traîner.
il s'assoit pour contempler le ciel, la cigarette entre ses lèvres. il commence à rêver, paisible, en sécurité dans les bras réconfortants de la nuit, jusqu'à ce qu'il entende une voix derrière lui. "excuse-moi, t'aurais pas une clope à dépanner?"

t'aurais pas une clope à dépanner ?
oui, parce qu'elle l'a vu de loin, ce garçon à la meurtrière entre les lèvres.
elle s'est approché, elle a demandé.
et maintenant elle attend.
t'aurais pas une clope à dépanner ?
parce qu'elle a besoin de fumer un peu,
de s'laisser aller.

c'est un rideau de cheveux noir qu'il voit quand il se retourne, un noir couleur nuit qui se fondrait presque dans les étoiles et la galaxie tellement il est sombre. sans réfléchir il lui dit oui car il dit toujours oui aux filles quand elles sont jolies : -tiens. il plonge ses yeux sur l'horizon, là ou le soleil se lèvera bientôt, et il écoute le silence se morfondre au creux des vagues, sur l'océan qui chante.

elle sourit, satisfaite. la cigarette vient se coincer entre ses doigts, puis entre ses lèvres. elle sort un briquet couleur pastel décoré d'autocollants trop mignons pour se retrouver sur un objet de la sorte. elle allume la meurtrière, elle inspire la fumée. - merci. et le silence retombe. soso reste à l'écart, elle a peur de poser son être dans ce tableau aux milles couleurs où l'inconnu est déjà le personnage principal du décor. puis, elle voit la planche à roulette. - tu fais du skate ?