abysses
⟨ feel the fear and do it anyway ⟩
T'as retrouvé les bords de plage de la villa familiale.
Après plus de deux mois en dehors de ton territoire hawaïen, t'es de nouveau planté sur cette foutue terrasse. Pas un bruit. Juste ce magnifique bleu pour te crever les yeux. T'as pas touché à ton téléphone, l'appareil trône quelque part entre le comptoir de la cuisine et le canapé hors de prix. T'es torse nu, les cheveux au vent, tes deux mains appuyée sur la rambarde en bois massif qui te sépare de la plage privative -digne d'une carte postale. Tu humes l'air iodée à t'en faire céder la cage thoracique, les yeux fermés. Rien ne pourrait venir gâcher une si belle matinée. Rien.
chéri. des ongles manucurés apparaissent sur ta peau bronzée, une grimace de dégoût se dessine lentement sur ton visage alors que tu n'oses même pas répondre. Sa chevelure se pose contre ton dos, ça hérisse les poils, ce que la jeune femme semble prendre pour un signe d'excitation matinale puisqu'elle ricane joyeusement.
Tu l'avais oublié celle là.
Anastaquelque chose.
T'es même pas sûr.
Quand tu te retournes tes mains se posent sur ses hanches, et tu la repousses sans la moindre gêne.
je... qu'est ce que tu fais encore là ? lances-tu sèchement. Tu es le digne héritier de ta mère, une fille entre chaque vagues. Quelque chose qui ne dure pas, et ne durera sans doute jamais. T'aurai des enfants caché aux quatre coins des îles que ça ne t'étonnerait pas. Maureen t'a bien appris la vie, la seule chose qui en vaut la peine ce sont les vagues. L'océan, le sable. La jeune femme grimace, fait mine de ne pas comprendre avant de se mettre à sourire comme si tu lui faisais une mauvaise blague. Tu arques un sourcil.
fo' reallances-tu avant de t'éloigner.
Tu ne perds pas de temps pour prendre ta planche sous les yeux ébahis de mademoiselle vexée.
je, je peux venir ? kay den c'est ce que tu lui lances sans même lui adresser un regard, ton esprit est bien trop loin de tout ce que vous avez pu faire cette nuit. Les pieds dans le sable tu te sens tout de suite mieux, tu ne mets pas longtemps à ne faire qu'un avec l'océan, alors que l'inconnue a déjà étaler sa serviette et bronze sur le sable chaud.
Toi, tu attends, à califourchon sur ta planche.
Tu attends la vague parfaite.